Preludd 2024 : le paiement réinventé

Interview de Benjamin Laurent écrit par Marie-Ange Nodar

Benjamin Laurent, président et fondateur du Groupe Preludd, présente à FinMag sa société, née du désir de réinventer un secteur et d’explorer de nouvelles voies dans l’industrie des paiements. Fondée en 2016, Preludd a su s’imposer en offrant des solutions de paiement innovantes et sécurisées.

Marie-Ange Noda

interview Benjamin laurent Finmag 2024

Pouvez-vous nous présenter Preludd ?

Avant d’être une société avec des hommes, des chiffres, une stratégie, Preludd est pour moi avant tout une belle aventure. Une aventure qui a commencé en 2016, et qui regroupe aujourd’hui plus de 60 experts de la monétique entre la France et Montréal.

Depuis le rachat d’Amadis en 2023, nous offrons des solutions à toutes les étapes de la chaîne du paiement de proximité : de la lecture des cartes bancaires pour les terminaux et smartphone à la connexion des terminaux aux différents acquéreurs. Aujourd’hui, nous connectons de manière sécurisée plus de 300.000 terminaux de paiement électroniques en France.

Qu’est ce qui vous a donné envie de créer votre solution ?

Quand j’ai fondé Preludd, j’avais pour désir de réinventer un métier, de mettre en place des innovations que j’avais mûries depuis longtemps, au service de nos clients. Je suis entré en 2005 dans l’industrie du paiement et j’ai pu observer les enjeux auxquels étaient confrontés nos clients. De là sont nés les concepts clés de Preludd, dans le but constant d’offrir un meilleur accompagnement aux monéticiens, aux mainteneurs et aux commerçants : une plateforme dans le cloud, la marque blanche, la simplicité d’utilisation, l’omnicanalité, l’autonomie et la disponibilité du service.

Pour moi, et pour tout entrepreneur qui fonde une entreprise, il existe un certain niveau de risque à accepter, mais aussi une liberté de prendre des décisions et des choix stratégiques. C’est le juste équilibre entre ces deux aspects qui m’a motivé à lancer cette aventure.

Que permet votre plateforme ?

Preludd offre une passerelle de paiement indépendante conçue pour accepter, sécuriser et acheminer les transactions de proximité vers les banques françaises. Nous proposons également des portails en marque blanche, conçus spécifiquement pour les commerçants et les monéticiens. Ces portails, intuitifs et accessibles en mobilité, offrent une gestion et une vision complète de l’état du parc de TPE ainsi que de tous les paiements effectués. Chaque mois, nous offrons de nouvelles évolutions pour nos clients. Par exemple, nous sommes les seuls à permettre la récupération dématérialisée du ticket commerçant, grâce à une authentification renforcée.

Il existe seulement trois entreprises sur ce marché, ce qui est relativement peu comparé aux plus d’un million de terminaux de paiement qui doivent être connectés chaque jour dans les différents commerces. Notre métier n’est pas très connu du grand public, d’autant moins que Preludd opère en marque blanche.

Notre priorité est de fournir un service de qualité, ce qui demande une expertise technique et une disponibilité constante. Si notre plateforme subit des interruptions ou des dysfonctionnements, cela a un impact immédiat sur les commerçants et leurs clients. Nous sommes certifiés PCI DSS, une certification essentielle pour garantir la sécurité des transactions et des données.

Enfin, Preludd réaffirme son engagement en faveur de l’innovation avec le lancement d’une nouvelle application, au croisement de la monétique centralisée et autonome, nous l’avons nommée : la monétique hybride. Aussi, d’ici fin avril nous proposerons à tous nos clients les avantages de l’une et l’autre, avec une expérience de paiement enrichie en magasin.

Quelle est votre opinion sur l’évolution actuelle des moyens de paiement ?

L’évolution des moyens de paiement peut sembler se dérouler à un rythme effréné, mais en réalité, cela ressemble plus à une locomotive à vapeur qu’à un TGV. Elle avance avec une certaine lenteur, parfois avec des à-coups.

De temps en temps, nous voyons émerger des innovations structurantes, mais qui mettent du temps avant d’atteindre une part significative dans les paiements de proximité. Pensez par exemple à Google Pay ou Apple Pay. Lancé en 2014, il aura fallu attendre jusqu’en 2020, pour être adopté et utilisé de manière significative. Aujourd’hui, le paiement mobile représente plus de 25% des transactions en magasins. Un exemple similaire est celui du paiement sans contact, lancé en 2010, et qui a mis plusieurs années avant de décoller, jusqu’à représenter plus de 60 % des transactions en magasin en France en 2023.

Il est également essentiel de souligner que l’industrie des paiements repose sur la confiance. Lorsque nous utilisons notre carte pour effectuer un paiement, nous confions un peu notre compte bancaire. En tant que consommateurs, nous avons confiance en notre banque, mais il est tout aussi important d’avoir confiance dans l’appareil dans lequel nous introduisons notre carte. Cette confiance joue un rôle central dans la rapidité d’adoption des nouveaux moyens de paiement.

Quelle est votre perspective sur le SoftPos et son impact potentiel sur l’industrie des paiements ?

C’est effectivement un sujet central et une opportunité pour nous.

Le SoftPOS permet, via une application téléchargée, de transformer un téléphone mobile en terminal de paiement. Cela s’inscrit dans la lignée du mPOS, ces petits boîtiers blancs fournis par SumUp, PayPal Zettle ou Square, et que l’on a vu apparaître dans les taxis, sur les marchés, etc.

Grâce à l’acquisition d’Amadis à Montréal, nous sommes au cœur de cette évolution, en permettant à nos clients internationaux de développer leur propre SoftPOS reposant sur notre stack technologique. Nous sommes l’unique entreprise au monde permettant de lire toutes les cartes existantes, avec plus de 18 Kernels dans notre librairie (Visa, Mastercard, American Express, etc…). C’est exactement ce que recherchent nos clients souhaitant déployer leur solution sur l’ensemble du globe, et éviter toute friction au moment du paiement. Il existe une forte demande sur ce sujet et des cas d’usages spécifiques (mobilité, SoftPOS comme solution de back-up, etc…) sont en train d’émerger. Mais comme nous l’avons souligné plus tôt, l’adoption du SoftPOS prendra du temps, avec un enjeu fort autour la confiance du consommateur.

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